"Je n'ai que deux ennemis dans la vie: l'ennui et la médiocrité de mes contemporains." Voilà qui résume sans détour la philosophie du plus mondain des grands excentriques de la capitale, Felix Danterville. Unique héritier des filatures du Nord qui portent son nom, Mr Danterville a mis l'immense fortune amassée par trois générations de prudents maîtres tisserands au service de son goût affirmé pour l''étrange, la fantaisie et le déraisonnable, devenant rapidement l'une des figures les plus en vogue du tout Paris.
Les fêtes qu'il donne chez Maxim's, au Fouquet's ou dans son hôtel particulier du boulevard Haussmann et où le champagne coule à flot, sont les lieux de rendez-vous de tout ce que la ville-lumière compte de gens en vue, d'artistes d'avant garde, de grandes mondaines et, ne le cachons pas, de tout une foule de joyeux noceurs dont les fins de soirées tapageuses défrayent régulièrement la chronique.
Et en matière de coups d'éclats, ce colosse aux allures de dandy n'est pas le dernier à donner libre cours à son goût de la dérision et à son imagination sans limite. Il n'a jamais hésité à investir de fortes sommes pour soutenir artistes controversés et personnages sulfureux. Qu'on se souvienne de la création au côté du peintre Roland Dorgeles de son journal artistique "Manifeste de l'excessivisme" dont le slogan était "Trop n'est pas assez !" ou encore du canular du tableau "Le soleil se couche sur l'Adriatique"
En présence d'un huissier de justice, Danterville fit réaliser un tableau par un âne à la queue duquel on a attacha un pinceau. Chaque fois que l'on donnait à l'âne une carotte, celui-ci remuait frénétiquement la queue, appliquant ainsi de la peinture sur la toile. Attribué à un mystérieux J.R. Boronali (anagramme d'Aliboron, l'âne de Buridan) le tableau fut présenté au salon des indépendants et mystifia la critique admirative devant tant de génie créatif.
De même déguisé avec quelques amis en "Prince d'Abyssinie" il réussit à se faire recevoir en grande pompe par le Président de la République lui même, garde républicaine en tête, pour se livrer à quelques cérémonies rituelles fantaisistes dignes du Grand Turc de Molière devant une assistance médusée.
Aussi versatile que généreux quand le projet le fascine, on l'a vu financer l'aviateur Louis Blériot lors de son héroïque traversée de la Manche en aéroplane ou les expéditions de Charcot en Antarctique. Sportsman, pilote émérite, il a goûté plus d'une fois aux sensations fortes lors de courses automobiles comme le Rallye de Monte Carlo ou en gravissant plusieurs sommets himalayens.
De même déguisé avec quelques amis en "Prince d'Abyssinie" il réussit à se faire recevoir en grande pompe par le Président de la République lui même, garde républicaine en tête, pour se livrer à quelques cérémonies rituelles fantaisistes dignes du Grand Turc de Molière devant une assistance médusée.
Aussi versatile que généreux quand le projet le fascine, on l'a vu financer l'aviateur Louis Blériot lors de son héroïque traversée de la Manche en aéroplane ou les expéditions de Charcot en Antarctique. Sportsman, pilote émérite, il a goûté plus d'une fois aux sensations fortes lors de courses automobiles comme le Rallye de Monte Carlo ou en gravissant plusieurs sommets himalayens.
Il revient sur le devant de la vie parisienne après une longue absence consacrée rien moins qu'à un tour du monde. Sa nouvelle marotte semble t-il est désormais l'occultisme et le spiritisme et on murmure qu'il a déjà investi ses derniers mois de fortes sommes auprès de tout un tas d'experts en arts parapsychologiques pour, dit-il lui-même, trouver un sens un peu pimenté à une existence décidément toujours trop morne. C'est sans surprise que sa présence a été annoncée lors de la fameuse soirée annoncée par le professeur Pastourel en mai prochain.
Abel Molinot
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