Dans l'édition du 6 septembre 1912 du journal local "La Croix de l'Isère"
Double crime au manoir de Séchilienne, un couple sauvagement battu à mort :
C'est une vision d'horreur qui a frappé Aristide Marchelier, commerçant itinérant, venu apporter des marchandises aux locataires du manoir de Séchilienne. Les corps sans vie des habitants du lieu, Norbert et Jeanne Archambault, le crâne fracassé par un objet lourd et contondant.
La police arrivée sur les lieux n'a pu que constater le décès du mari et de sa femme. D'après le commissaire Augustin Bondurant des brigades mobiles de Grenoble, chargé de l'affaire, le crime remonterait à plusieurs jours. Les deux corps ont été trouvé dans la salle principale à quelques mètres l'un de l'autre. L'état des lieux semble indiquer que ce double assassinat a été d'une très grande violence mais, chose étrange, les deux victimes pourtant en parfaite santé semblent n'avoir opposé quasiment aucune résistance à leur assaillant.
Norbert et Jeanne Archambault étaient un couple de parisiens venus s'installer il y a quelques mois au manoir de Séchilienne qu'ils avaient fait rénover pour en faire une maison de repos au bon air de la montagne. Avant cela ils exerçaient dans la capitale la curieuse profession de voyants extralucides, non sans un certain succès dit-on.
Couple aimable et sans histoire, ils étaient appréciés des villageois des alentours même si certains d'entre eux s'étaient étonnés de les voir s'installer au manoir, un endroit isolé, longtemps abandonné, qui pour ces paysans parfois superstitieux possède une très mauvaise réputation.
La police se perd pour l'instant en conjectures, aucun objet de valeur ne semblant avoir été dérobé malgré le grand désordre des lieux. Le commissaire Bondurant se penche à l'heure actuelle sur le passé des victimes, même si le crime de rôdeur n'est toutefois pas à exclure. Il a promis que toute la lumière serait faite dans les plus brefs délais pour résoudre cette terrible affaire et que la capture du ou des meurtriers n'était qu'une question de jours.
Ignace Chamonaz
Nota bene : Deux ans plus tard, le double meurtre n'a toujours pas été élucidé.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire