jeudi 27 mars 2014

Leontine Puycassé, écrivain de l’au-delà



Nouvellement arrivée dans la Capitale, Mademoiselle Léontine Puycassé commence à faire parler d’elle chez les amateurs de surnaturel. Les visiteurs qui participent aux séances de spiritisme qu’elle organise dans son modeste meublé de la rue de la Contrescarpe en ressortent souvent troublés. Derrière son apparence  de jeune fille rangée, elle stupéfait ses interlocuteurs par ses puissants dons de médium et ses visions tout aussi fulgurantes que surprenantes.


Lorsqu’elle se met en transe médiumnique, Mademoiselle Puycassé reçoit des visions fugaces mais fort frappantes. Votre serviteur, qui a lui-même été témoin de ses dons de double vue lors d’une de ses séances de spiritisme, doit à l’honnêteté d’avouer son trouble devant les talents de cette jeune femme.

Pour canaliser ce don, si mademoiselle Puycassé peut utiliser le ouija ou les tables tournantes, elle a fréquemment recours à l’écriture automatique, une méthode qui consiste à se mettre en transe médiumnique et laisser les esprits guider sa main comme cette illustration du siècle dernier le présente.



« Je ne peux m’expliquer ce don, confie modestement Mademoiselle Léontine, ma famille a toujours été marquée par ce pouvoir. Lors de mes séances, je sombre dans une douce inconscience où je me sens investie par les esprits des âmes défuntes. Je ne suis plus dès lors que le véhicule de leurs propos et ceux-ci couchent sur le papier les messages qu’ils désirent nous confier. Je n’ai le plus souvent nul souvenir de ce qui s’est passé pendant ces transes et seuls les mots tracés sur la page me permettent de savoir avec qui j’ai été en contact. Il m’arrive même souvent d’écrire des choses dans des langues que je ne parle pas. »

Plusieurs écrits que Mademoiselle Puycassé a produit sont attribués à des esprits parfois anciens, pour qui le temps et la distance ne sont rien. D’après elle, elle aurait non seulement pu rentrer en contact avec des défunts récents mais aussi à des esprits plus exotiques dont un grand prêtre assyrien ou une courtisane anglaise de XVIIIème siècle et même prétend-elle au grand Victor Hugo lui-même. C’est en tout cas ce que disent les témoins de ces transes et ceux qui interprètent les lignes laissées par les esprits car la plupart du temps, la spirite ne garde de ces possessions aucun autre souvenir que ces textes étranges...


Abel Molinot

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